MOUVEMENT
REPUBLICAIN ET CITOYEN
INTERVIEW
D'ERIC FERRAND PARUE DANS LE QUOTIDIEN MÉTRO (ÉDITION DU 01/09/03)
"Une approche qualitative"
Eric Ferrand, adjoint au maire de Paris, chargé des
affaires scolaires, fait le point sur la rentrée solaire 2003-2004.
137 000 petits parisiens retrouveront demain le chemin de l'école. Eric Ferrand,
adjoint au maire de Paris, chargé des affaires scolaires, revient sur les ouvertures
de classes, les listes d'attente en maternelle et le débat sur les rythmes scolaires.
La municipalité s'est lancée dans la création et la
rénovation de nombreuses écoles et classes. Où en êtes-vous pour cette rentrée
2003-2004 ?
Depuis 2001, nous avons créé 155 « locaux classes », 55 pour cette rentrée 2003-2004,
qui relèvent directement de la décision budgétaire de cette majorité. Nous avons
également une grosse activité d'entretien du patrimoine. Notre majorité a augmenté
ces dépenses de 59 %, soit plus de 160 millions d'euros en trois ans pour l'entretien
du patrimoine. Ainsi, à la fin 2003, il n'y aura plus de peinture au plomb accessible
aux enfants. Ailleurs, nous avons augmenté de 25 % l'aide financière aux caisses
des écoles, les organismes d'arrondissement chargés d'organiser la restauration
scolaire, et de 22 % les crédits alloués à l'achat de fournitures scolaires.
Parents et enseignants se plaignent déjà du manque
de places, notamment pour les moins de 3 ans en maternelle. Que leur répondez
vous ?
Nous disposons aujourd'hui de 240 classes disponibles vides dans le premier
degré, dont 138 en écoles maternelles. Des locaux vides car il n'y a pas de
postes correspondants d'enseignant. C'est un scandale ! La mairie est responsable
de la construction et de l'entretien du patrimoine, tandis que l'Etat, représenté
par l'académie, nomme les maîtres. Aujourd'hui, l'Etat n'est pas à la hauteur
de l'enjeu éducatif et social de l'école. Il a une approche quantitative alors
que nous défendons une approche qualitative. Le résultat, c'est qu'on ne peut
pas scolariser les enfants de moins de 3 ans en nombre suffisant. En revanche,
nous pourrons scolariser tous les enfants de 3 ans révolus, dans leur secteur
ou à proximité. Mais il y a une véritable pression démographique due au baby-boom
de 1999, qui nécessite une dotation en enseignants bien supérieure. Au niveau
national, environ 35 % des enfants de moins de 3 ans sont scolarisés. A Paris,
ils ne sont qu'entre 5 et 10 % selon les années.
Où en est la réflexion de la municipalité sur l'évolution
des rythmes scolaires ?
A notre arrivée, nous avions ouvert un grand débat sur le temps de l'école,
en particulier sur le temps périscolaire, qui relève directement de la municipalité.
Dix millions d'euros ont été consacrés depuis 2002 à un grand plan visant à
améliorer l'encadrement et la nature des activités périscolaires. Il y avait
900 animateurs titulaires dans les écoles en 2001, ils sont aujourd'hui 1700,
titulaires et contractuels. Grâce à ces dotations, nous avons actuellement un
surveillant pour 15 enfants, et deux animateurs référents par école.
Nouveauté cette année, les élèves n'auront classe qu'un
samedi sur deux...
L'année dernière, la règle était deux samedis sur trois, distribués n'importe
comment. Nous avons donc proposé à l'académie cette règle d'un samedi sur deux,
pour une meilleure organisation du temps scolaire et des activités périscolaires.
Cette année, 60 écoles ouvriront leurs portes les samedis libres, comme l'école
Emile- Bollaert dans le XIXe, qui a accueilli l'an dernier jusqu'à 120 enfants
le même jour. Nous avons également mis en place des ateliers coup de pouce,
qui permettent à des petits groupes d'enfants d'accéder gratuitement à des cours
de lecture ou d'écriture supplémentaires, encadrés par un enseignant bénévole
ou un animateur. Par ailleurs des espaces « premier livre », des minibibliothèques
de 200 à 300 ouvrages, ont été mis en place dans 28 écoles.
Propos recueillis par Jérôme Vermelin (rédaction de
Métro)
Eric Ferrand est adjoint au maire
de Paris chargé de la petite enfance et de l'aménagement des rythmes scolaires,
et conseiller régional MRC d'Ile-de-France.