La
lettre électronique de Georges SARRE
" Conflits sociaux et Fonction Publique : pour l'égalité et le progrès social
"
27 mai 2003
Le
gouvernement l'a dit et l'a répété : le principe d'égalité veut que les salariés
du privé, de la fonction publique et du secteur public (EDF - GDF -SNCF - RATP
etc…) cotisent aussi longtemps les uns que les autres. Injustice et privilèges
seraient ainsi abolis pendant une nouvelle nuit du 4 août qui verrait le secteur
public être soumis aux mêmes règles que le secteur privé. Implicitement le gouvernement
met en cause la Fonction Publique, ce que n'hésitent plus à faire depuis des
années les lobbies libéraux.
Le gouvernement l'a dit et l'a répété : le principe d'égalité veut que les salariés
du privé, de la fonction publique et du secteur public (EDF - GDF -SNCF - RATP
etc…) cotisent aussi longtemps les uns que les autres. Injustice et privilèges
seraient ainsi abolis pendant une nouvelle nuit du 4 août qui verrait le secteur
public être soumis aux mêmes règles que le secteur privé. Implicitement le gouvernement
met en cause la Fonction Publique, ce que n'hésitent plus à faire depuis des
années les lobbies libéraux.
La Fonction publique n'est en rien responsable de l'affaiblissement de notre
tissu industriel, ce sont les seuls gouvernants qui par leur démission permanente
devant leurs devoirs ont favorisé cet état de fait. En outre le principe d'égalité,
au service duquel les républicains sincères se battent, doit accompagner le
progrès social. Pendant plus d'un siècle ce fut le cas.
Si 1936 et le Front Populaire ont consacré par la loi l'établissement des deux
semaines de congés payés dans les usines et les bureaux, c'est bien parce que
les congés payés existaient depuis longtemps dans la fonction publique que ce
fut possible pour tous. L'égalité par le haut triompha.
Il faut aussi souligner avec force que la fonction publique à l'époque, et maintenant
aussi le secteur public donnaient le " la ". A l'inverse quand la fonction publique
devient le bouc émissaire des élites autoproclamées, il y a danger pour tous
les salariés, notamment les petits revenus. C'est toujours comme ça que cela
commence. De nombreux exemples en témoignent dans notre histoire nationale.
Et aujourd'hui si la courte réforme Raffarin l'emporte, tout le monde en pâtira
: ceux de la fonction publique, ceux du secteur public, ceux du privé, y compris
les artisans et commerçants.
Aujourd'hui, le monde du travail est sur la défensive. Le gouvernement pratique
en matière de retraites ce qu'il pratique en nombre de domaines : une politique
à rebours, un retour vers le XIXème siècle. La précarisation des salariés du
secteur public ne va pas rendre plus acceptable la situation catastrophique
de ceux du secteur privé, elle ne va pas non plus l'améliorer. Au contraire,
en attaquant les acquis sociaux du secteur public, en s'en prenant au statut
de la Fonction Publique, le gouvernement prépare peu à peu le parachèvement
de l'édification en France d'une société ultra-libérale. Les manifestations
et mouvements sociaux que nous connaissons ont une cause profonde : la prise
de conscience par les salariés et les citoyens du fait que la spirale du déclin
et des régressions devait être enrayée maintenant. Et, disons-le tout net, les
coups portés à la fonction publique avec la diminution du nombre de fonctionnaires
ou au secteur public par les privatisations sont les armes fourbies par la droite
pour affaiblir ces réseaux de résistance au libéralisme et qui se retrouvent
aujourd'hui avec tous ceux qui veulent relever la République et la France en
refondant la gauche. C'est le nivellement par le bas !