La lettre électronique de Georges SARRE
" Après le congrès "
28 janvier 2003

Samedi 25 et dimanche 26 janvier, nous avons fait ce que d'aucuns prétendaient impossible. Nous avons donné naissance à un nouveau parti politique, qui est l'expression de nos idées, de nos espoirs, de notre volonté : le Mouvement Républicain et Citoyen. La création d'un nouveau parti est un événement rare dans la vie politique française, et chacun doit mesurer la chance formidable qui nous est donnée de faire vivre nos convictions et de peser sur le cours des évènements. Après des mois de débat, de réflexion et de remise en question, nous avons trouvé la structure qui permet à chacun de s'exprimer, de se sentir chez lui, au sein de la nouvelle formation. Pour ceux qui ne le souhaitent pas aujourd'hui, ils auront, dans le cadre de clubs associés, la possibilité de réfléchir avec nous au niveau national, au sein du pôle républicain qui fût à l'origine de cette entreprise. Que nous venions de telle ou telle branche, des gaullistes, des communistes, du MDC ou des socialistes ou des radicaux, nous savons que nous sommes de la même famille, celle des républicains authentiques, sérieux, sociaux et laïques. Ces mots de "Citoyen" et de " République ", que tous se sont appropriés en les vidant de leur sens, et que nous étions seuls à défendre quand ils étaient jugés "ringards", nous leur rendons leur noblesse en les investissant d'un contenu : justice sociale, souveraineté populaire, démocratie, éducation. Autant d'idées que nous développerons dans un programme, qui fixera nos objectifs, et montrera aux Français que nous sommes l'alternative.

Pour nous, ce congrès était indispensable. Il a permis le dialogue et le rassemblement. Il a permis de faire émerger une ligne politique claire nous permettant de choisir où nous voulons aller ensemble, et de nous donner les moyens d'y aller. Nous avons fait mentir ceux qui nous enterraient déjà avec un lâche soulagement, et ceux qui cherchaient à nous réduire à l'état de groupuscule. Quand bien même nous nous arrêterions là, ce serait déjà une victoire.

Mais ce que nous avons accompli ce week-end à Saint-Pol-sur-Mer, ce n'est pas seulement la fondation d'un parti que nous avons porté depuis la bataille des présidentielles ; ce n'est pas seulement la concrétisation d'un élan qui nous avait rassemblés, venant de tous les horizons. Ce qui est né à Saint-Pol-sur-Mer, c'est une arme de résistance et de démocratie. A l'heure où une élite de plus en plus restreinte cherche à accaparer la réalité du pouvoir en contournant par l'Europe, par la mondialisation libérale, ou par sa simple auto-reproduction, la souveraineté populaire, il est de notre devoir de ne pas accepter, de ne pas nous résigner. On veut nous imposer une bipolarité factice, où deux partis jumeaux se feront les chantres d'une même politique libérale ? Nous proposons une alternative. On cherche à construire sans les peuples une Europe libérale, sans projet politique, où les régions ne seront plus que les bastions d'un féodalisme rétrograde au service des plus forts ? Nous dénonçons ce marché de dupes. On veut nous faire croire que la France est usée, que cet universalisme généreux qui la faisait aimer de tous les opprimés du monde n'a plus d'avenir ? Nous donnons de la voix.

Le sens de notre combat est clair : constituer une réelle force d'opposition, positive et réactive, quand la France en est totalement privée par la dérive sociale libérale et les luttes de pouvoir d'un PS désordre. Bien sûr, il faudra se faire entendre, malgré leur surdité volontaire. Bien sûr, il faudra se battre contre la bonne conscience, la mauvaise foi, les discours dominants. Bien sûr, nous n'aurons pour armes que nos idées, notre énergie, les manifestations, les pétitions et le militantisme. Mais nous les utiliserons toutes avec ferveur, et c'est déjà bien plus que leur paresse et leur acceptation. Ils suivent la marche des choses, la croyant inéluctable. Nous savons, nous, que la politique est avant tout la certitude que l'Homme peut agir sur son destin, et c'est là notre force.

Et pourquoi ne pas y croire, quand nous voyons déjà que nous avons eu raison avant les autres. Nous dénoncions sous les injures un pacte de stabilité facteur de chômage et d'inégalités : il est aujourd'hui remis en question par Romano Prodi lui-même. Nous affirmions que l'insécurité est un fléau qu'il faut combattre car il frappe d'abord les plus humbles : personne à présent n'oserait le nier. Nous voulions reprendre à ceux qui souillent les couleurs du drapeau français : ceux-là même qui nous accusaient de nationalisme se drapaient de tricolore après le 21 avril. Oui, nous pouvons être fiers d'avoir eu raison avant eux. Et c'est la preuve même que notre action n'est pas vaine, et que les mouvements profonds qui animent la France vont dans notre sens.

Ne nous arrêtons pas là. Les combats à mener sont nombreux : l'école ne remplit plus son rôle d'ascenseur social et de ciment de l'identité nationale, les retraites sont menacées, la santé est laissée à vaux l'eau par les tenants de l'assurance individuelle, le tissu industriel est sacrifié. Et sur le plan international, la responsabilité de la France est immense, alors que se creusent des inégalités qui déstabilisent la paix. Sur toutes ces questions, montrons qu'il faudra désormais compter avec nous.

Fermer la fenetre