La
lettre électronique de Georges SARRE
"La récession menace, il faut une initiative"
28 mars 2003
Contrairement
aux affirmations de Francis Mer, les conséquences économiques négatives de la
guerre ne sont pas derrière nous. Déjà, l'économie mondiale se traînait avec
une croissance faible, insuffisante pour créer des emplois à la hauteur des
besoins. Désormais, avec le déclenchement du conflit, on voit poindre la récession
avec son cortège de faillites et de chômage.
Face à cette menace, il faut savoir réagir en sortant des dogmes des grands
équilibres. La priorité doit être donnée à la croissance et à l'emploi. Mais,
une fois de plus, la commission de Bruxelles et la Banque Centrale Européenne
s'enferment dans l'idéologie. Elles refusent de voir que le respect des critères
maastrichiens et du pacte de stabilité budgétaire non seulement n'est pas incompatible
avec la récession, mais peut aussi transformer celle-ci en véritable déflation.
En revanche, les autorités américaines n'ont pas ces rigidités de théoriciens
déconnectés des réalités.
On le voit dès maintenant pour le premier secteur frappé directement par les
événements. Les compagnies aériennes réduisent leur offre. Mais, si la situation
s'aggrave, certaines pourraient disparaître. Pourtant, avant même que la moindre
demande soit formulée et donc la situation examinée, la Commission de Bruxelles
a déjà annoncé qu'elle refusait toute aide des Etats pour empêcher les faillites.
La Banque Centrale a de son côté annoncé qu'elle ne modifierait pas les taux
d'intérêts. Pendant ce temps là, aux Etats-Unis, les partenaires économiques
discutent pour savoir comment faire face à la situation.
Le gouvernement français ne doit pas s'embarrasser de ces textes et de ces dogmes
d'un autre temps. Il doit prendre, éventuellement avec l'Allemagne, une initiative
pour nous éviter les affres de la récession.